dimanche 15 septembre 2013

Des croissants à la canelle.

               

                  


 Je ne sais pas si c'est l'air du Nord qui fait ça, ou l'envie de découvrir l'intégralité des choses qui se cachent sous ce nouveau pays. Mais ici, je n'ai la flemme de rien. J'aime me perdre, marcher, faire du vélo. J'aime me dire que cette boutique géniale est à 30 minutes à pied et qu'on peut aussi aller à Ikea en vélo au lieu de prendre le bus. J'adore l'idée qu'on va marcher pendant des heures dans la neige, et l'idée que demain il fera peut-être 30 degrés de moins. J'aime bien qu'on me répète sans arrêt de profiter de l'extérieur pour l'instant parce que, je cite "Winter is coming". On se croirait dans un épisode de Game of Thrones.
J'ai d'ailleurs du mal à comprendre pourquoi l'hiver paraît être un tel fléau ici. J'aime le froid et encore plus quand il est représenté par des bonnets, des joues toutes rouges, de la neige et des patinoires extérieures.
Alors pour moi rien n'est plus chouette que de sortir et découvrir tout ce que la Suède, à à nous offrir.
Pour l'instant, début de l'automne, je ne suis pas sure que ça pourrait être plus joli. Avec ses 1700 arbres par habitant en moyenne, le pays est recouvert de feuilles de toutes les couleurs, et le coucher du soleil représente le moment le plus magnifique de la journée. Le mélange de couleurs nous ferait croire au paradis, à un monde ou le gris n'existe pas. Même les maisons sont roses, vertes, jaunes, oranges. Le château d'Uppsala domine la ville sur sa colline et est construit de pierres roses vives comme pour donner confiance à quiconque s'en approche. Comment ne pas croire à un conte de fées quand le château est rose ? Je me demande et je n'ai toujours pas réussi à répondre à cette question.


 Sur les bords de la rivière, on peut voir les accros à la lumière, qui prennent les derniers bains de soleil de la saison. Sinon, les canards et oiseaux ont élu domicile sur les quais.
En journée, les terrasses sont encore pleines, on reconnaît les suédois parce qu'ils portent robes d'été/bermuda et vêtements de vacances même par 15 degrés. Les internationaux sont un peu plus réticents et on commence à voir les gilets et écharpes pointer le bout de leur nez aux alentours de 18heures.
Le soir, les terrasses aussi sont pleines, tant qu'il ne pleut pas les gens sont dehors, sans arrêt. Les plaids commencent petit à petit à investir les chaises.
En septembre à Uppsala, il y a le samedi de la culture. Des tas de concerts, expositions, animations et stands de bonbons, biscuits et chocolats investissent les rues et les jardins de la ville. L'intégralité de la population est dehors. Pour la première fois, j'ai vu qu'il y avait beaucoup de familles, et pas uniquement des étudiants. La ville a revêtit son plus beau costume pour l'occasion et on pouvait même faire des tours de radeau géant sur la rivière.
A Uppsala, et probablement en Suède tout court, les gens sont accros au sucre, aux pâtisseries et à toutes ces petites douceurs. Il existe des spécialités d'ici bien sur, et des variantes selon les cafés boulangeries, mais le plus drôle c'est qu'ils ont deux ingrédients favoris : la vanille et la cannelle. Si bien que même lorsqu'on veut acheter un simple croissant, il y a des traces de cannelle dedans. Et on y devient vite accro d'ailleurs.

 Quoi qu'il en soit mes moments ici sont vraiment chouettes, si je devais dire un mot c'est awesome. On trouve tous les jours des choses à faire et on a une culture internationale si bien qu'on découvre quotidiennement des habitudes, repas, danses et jeux. Et je vais partir à Saint Pétersbourg pour mon anniversaire. Ce qui est vraiment génial parce que j'ai toujours voulu voir cette ville.





mardi 3 septembre 2013

Vis ma vie d'expatriée.


Welcome tu Uppsala.
Etre expat', c'est bien. Etre Erasmus c'est mieux. Et si en plus t'es à Uppsala alors t'as tout gagné. Le seul conseil utile que je puisse donner pour bien commencer c'est: économiser avant de venir. Ou gagner au loto. C'est encore mieux. Parce qu'à vrai dire ici, c'est le contraire de Zlatan. A chaque respiration tu as déjà dépensé 10 euros. Ou devrais-je dire 88kr...

Donc voilà, ça va faire maintenant bientôt deux semaines qu'un avion à réaction m'a déposé dans ce tout nouveau pays ou je ne comprends ni la langue, ni la monnaie. Et mes premières réactions sont unanimes : merci papa et maman de m'avoir mise au monde pour qu'un jour je vive cette aventure. Je ne sais pas comment ça se passe dans les autres pays, mais ici, être un étudiant international c'est le pied. On n'a pas beaucoup de cours et ils essaient de nous mettre les plus intéressants, on sort, on bouge, on visite et on voyage. J'ai l'impression d'être ici depuis des semaines et des semaines tellement j'ai rencontré de gens et fait de choses depuis que je suis arrivée.
A Uppsala, l'étudiant est roi. On croirait que l'intégralité de la ville n'est que l'Université. Il y a des bâtiments partout, et pas des moches en plus. Et les nations (comprenez associations étudiantes qui servent un peu de deuxième maison aux étudiants suédois) ont élu domicile un peu partout dans le centre ville et autour de l'Université. Et heureusement ! Parce qu'ici, sans les nations étudiantes qui proposent des tarifs préférentiels pour leurs bars et restaurants, si tu veux t'acheter du vin, tu peux hypothéquer ta maison. D'ailleurs, si tu tu dis que ça couteras moins cher d'acheter directement une bouteille au super marché (comme il est logique de penser quand on habite en France), c'est faux ! Parce que l'alcool ici ne s'achète que dans des magasins spécialisés ouverts aussi à des heures spécialisées, tellement qu'il faut planifier nos soirées 4 mois à l'avance (j'exagère un peu quand même). D'ailleurs même le mot de cet endroit est effrayant et donne envie de s'enfuir en courant : system bolaget.
Le paradoxe de l'histoire, c'est qu'à cause du froid qui règne ici dès le mois de septembre, les suédois ont très envie de boire (beaucoup) pendant les weeks ends (et parfois la semaine aussi). Alors je pense sérieusement qu'ici, il existe des prêts étudiants pour le droit à l'alcoolisme. Parce que ce sérieux problème existe dans toute la Suède, et les nations étudiantes, elles, ne sont qu'à Uppsala.
Passé ce petit coté différent, et parfois, embarrassant, tout ici est fantastique. Les bâtiments sont roses, les gens se déplacent en vélo et se déguisent au début de l'année parce qu'ils sont contents de retourner à l'Université (oui, c'est un autre monde, j'ai prévenu). Les nations organisent des soirées et des activités absolument tout le temps, et quand on est Erasmus (et française aussi), on est le roi du pétrole.
Je m'explique.
Alors que le suédois est une langue parlé par une multitude de personnes, qu'est UNIQUEMENT le peuple suédois, c'est à dire environ 1/1000 de la population mondiale (heureusement d'ailleurs, j'y reviendrais). Si on est Erasmus, française, qu'on parle anglais plutôt pas trop mal, qu'on mange correctement (la majorité des étudiants étrangers sont américains, autant dire qu'il est simple d'être distingué à table à côté...), et qu'on essaie de parler suédois à nos heures perdues, on peut parvenir à décrocher un sourire d'un suédois sobre (et ce n'est pas peu dire).
Des fois dans les nations, il y a des "happy hours" et alors on peut même boire du vin !


Pour résumer un peu ma semaine, elle était ponctuée de "Hi, I'm Noémie, nice to meet you", "Where are you from" et "Cheers". J'ai également voulu faire les courses dans un pays au langage complexe, j'ai acheté des choses parfois un peu étranges. Comme du lait, au goût sucré, et à la texture épaisse, du jus d'orange dont on aurait cru qu'ils avaient renversé 35 kilos de sucre à l'intérieur et du jambon qui n'est pas du jambon. Le phénomène étrange également dans les magasins, est qu'il n'existe presque pas de légumes en conserves, ou du légumes tout court. Mais par contre, c'est le paradis de la biscotte et du wasa. Pour trouver du pain, c'est possible, mais il  faut faire une deuxième hypothèque. Heureusement pour moi, les suédois aussi mangent des pâtes alors j'ai fini par trouver mon bonheur.
En Suède également, il existe une tradition intéressante. Elle s'appelle fika. C'est à dire l'heure du café-gâteau. Il s'agit de s'asseoir dans un des très nombreux cafés de la ville, avec des amis et de manger du gâteau (lequel n'a que très peu d'importance) en buvant du café/thé/chocolat. Si vous cherchez un suédois passé 15h30, il est forcément dans un de ces petits coins de paradis. Parce que oui, pour être honnête, je crois que c'est également devenu ma passion. Les gâteaux sont magnifiques, délicieux, et probablement très caloriques mais on s'en fiche. Et les cafés sont toujours également splendides. La seule chose injuste dans les fika, c'est que les suédoises s'en empiffrent et continuent malgré tout à être foutues comme des déesses (d'où l'importance de leur nombre réduit).

Fika ? J'espère que je vous ai convaincus...


Pour parler logement un peu, ici j'habite à 5 minutes en vélo de la nation que j'ai rejointe (Värmlands), 7 minutes du centre ville, et 1 minute 30 du bâtiment de l'Université dans lequel j'ai mes cours. Ce qui est assez chouette en fait. D'ailleurs les suédois sont jaloux parce que pour eux, pour habiter là, ils doivent faire la queue (virtuellement, heureusement) pendant un an ou deux. Encore un avantage d'être Erasmus. Sinon, pour parler de la chambre que j'occupe en tant que telle, je crois que cela importe peu tant qu'on est bien situé. Mais je vais quand même faire un petit aparté: Je vis dans ce qu'on appelle un corridor. C'est à dire en fait que je partage la cuisine et la douche avec 4 autres personnes. C'est un peu comme une maison en fait. Et pour avoir vécu en cité universitaire en France, je pense que le Crous devrait venir faire un tour chez nos amis suédois. Parce qu'ici, on n'a pas une cuisine toute nulle avec rien du tout. Non, elle est entièrement équipée, et on a même un congélateur. L'intégralité des meubles et des ustensiles provenant bien évidemment de chez Ikea.

A vrai dire à Ikea ils font aussi des peluches trop mignonnes.

Ici, la cuisine locale est un peu de tous les pays de la Terre. Mais si l'on devait trouver 5 ingrédients principaux je dirais qu'il s'agit des pommes de terre, du poisson, de la bière, des boulettes de viande et de la confiture de myrtille (qu'ils mélangent avec la purée et les boulettes de viande, sinon c'est pas drôle). La bière est à peu près la seule boisson "alcoolisée" accessible en magasin et pour le portefeuille. Autant vous dire que les suédois vont beaucoup aux toilettes.

Pour ce qui est de mon propre séjour, j'ai rencontré des gens vraiment très sympas. Et à vrai dire ici, on rencontre des gens sans arrêt. Mais je passe la majorité de mon temps avec un italien, une américaine, une hollandaise, un brésilien, un français, un anglais et une canadienne. Et puis j'ai rencontré récemment un finlandais et un suédois qui veulent me prouver qu'il n'y a pas que les français qui s'y connaissent un minimum en vin. J'ai rendez-vous ce soir, ça s'annonce amusant (affaire à suivre, mais je suis très dubitative...). Sinon, exceptées nos fêtes très fréquentes, notamment dans la plus grande résidence universitaire de la ville nommée Flogsta, on a visité Stockholm et programmé un séjour en Russie, Finlande et Laponie. Affaire à suivre également...

Parmi tous mes copains, il n'y a pas à dire, le croco qui parle est vraiment le plus cool.

Quoi qu'il en soit, je m'amuse beaucoup ici, on se croirait vraiment dans un autre monde. La réalité est loin derrière nous. On parle un peu toutes les langues de la terre aussi, mais je pense avoir un peu progressé en anglais. Hier, j'ai même regardé un film sans les sous-titres et j'ai tout compris. Pour ce qui est des cours. Je comprends correctement tout également. Le seul ennui est l'accent parfois très prononcé des professeurs venant d'une région très nordique. Mille excuses d'avance si mon accent quant à lui est plus mauvais qu'à mon départ.


Pour finir quelques photos de Stockholm, au cas ou vous ne seriez pas encore convaincus pour venir me voir dans le coin.




A bientôt !