jeudi 23 février 2012

Et je cours, je me raccroche à la vie, je me saoule avec le bruit. Les mots qui m'entourent sont des liens dénoués de tresses.



Vous-est il déjà arrivés de penser qu'on arriverait au bout des sujets de conversation ? Avez vous déjà eu l'impression que vous n'aviez plus rien à dire.

J'ai eu cette étrange sensation, un matin au réveil. je suis arrivée à la fac sans rien à raconter, rien à dire. C'est étrange comme ça rend triste. Et puis en y songeant je me suis dit que peut-être, un jour, tous les sujets de conversations seraient épuisés. On n'a pas tous les jours une histoire merveilleuse à raconter. Alors on ressasse, on ressasse, jusqu'à tomber dans une lassitude et ne plus avoir envie de rien dire. Jamais.
Sa taire est un art, une chose noble, qui permet de se préserver des mots qui fâchent, des mots qui vexent.
Se taire permet de montrer à quel point la communication visuelle est importante. Les gens qui parlent bien parlent peu. Ils s'expriment par les expressions, les sentiments. Le sourire, le regard, disent bien plus qu'une phrase maladroite, prononcée entre deux verres. Se taire ne signifie pas ne rien dire. une complicité entre deux personnes se détecte par les regards, les gestes, les signes. L'aisance quand elles sont ensemble.

Parfois cependant, le langage, les sujets de conversation, quand ils s'épuisent, nous mettent face à une réalité. Ce ne sont pas les mots qui manquent, c'est l'envie d'en dire. Quand on cherche quoi dire, c'est qu'on ne veut plus dire. Une communication qui s'épuise entre des personnes est synonyme d'un lien qui s'étire, s’effiloche, s'abime.
Les réseaux sociaux n'aident pas à cette prise de conscience. On pense que les mails et les conversations instantanées virtuelles facilitent les discussions entre les timides, on pense qu'elle permettent de créer des contacts. Il est plus facile d'aimer, de dévoiler ou même d'insulter cachés derrière un écran. On considère le clavier comme un révélateur d'émotions, un outil de transmission de pensées.
En fait, le problème c'est que les claviers ont tendance à renforcer l'hypocrisie, le côté faux des gens. On s'invente une vie on se croit fort, on imagine que là, derrière notre écran personne ne nous juge et qu'on peut se faire passer pour ce que l'on est pas. Parfois on pense même qu'on est plus véritable en faux qu'en vrai. Cette pathologie est bien plus encombrante psychologiquement. En effet, pour moi les réseaux sociaux, le virtuel, les ordinateurs ne seront jamais source d'intégration véritable, de lien social ou de création d'amitié. POur ceux qui sont seuls au monde, ce peut être libérateur, on peut penser se sentir aimé, ou entouré, mais la réalité est qu'on s'enferme dans une fausse vie, une réalité qui n'est pas la notre. Quand on prend du recul sur les gens très actifs sur la toile, on les regarde, sans arrêt, avachis devant leurs ordinateurs, seuls, les yeux exhorbités.
Pathétique.

Mais si c'était ça la solution pour parler aux gens maintenant ?
Si c'était la solution pour se croire entouré, aimé ?
Si le net devenait la plus grande source de relations sociales ?

Peut être allons devenir des ombres de nous même, ne faisait plus fonctionner que notre imagination, ne vivant qu'à travers les mots et images écrites, nous imaginant une vie plutôt qu'en en vivant une ? Comment se détacher de cet univers envahissant ?

Ne tombons pas dans un déterminisme anti technologique pour autant. Le net à ses avantages quand on ne tombe pas dans ses travers. Il s'avère que pour ceux qui écrivent, qui chantent, qui dansent qui ont des choses à montrer, son accessibilité mondiale est une bénédiction. Si l'on ne tombe pas dans l'excès, c'est une source d'information, de divertissement, de publication, d'ouverture qu'on n'a jamais eu auparavant. Une sorte de révolution. Si l'on ouvre les yeux et qu'on sort du monde virtuel en tant que tel, si l'on part du principe que les mots qu'on y trouve proviennent de gens qui font partager au monde, leurs expériences vécues sur le sol, sur la terre, parmi la foule, les bâtiments, en ayant traversé les trottoirs, gravi des montagnes et j'en passe. On voit qu'en fait, les gens ont toujours des choses à dire. L'épuisement des sujets n'existe pas, le monde bouge, et vit, et il ne doit pas s'arrêter de le faire.

Et ceux qui racontent ce mouvement, ce monde en vie, ne doivent pas s'arrêter de le faire non plus. Les mots, ou les signes sont des bénédictions, qui nous raccrochent à la vie. ce sont des liens dénoués de tresses, qui racontent bonheurs et détresses, réussites et déboires, fatalités et bénédictions. Et toutes ces choses qui peuvent faire de nous, des acteurs et des spectateurs du spectacle vivant duquel nous faisons partie.

Et parce que les gens ont toujours des choses à dire, à montrer, à exprimer.

2 commentaires:

  1. Et heureusement que l'on a des choses à exprimer, peut-être même qu'il arrive qu'on n'en dise pas assez. Mais il est parfois nécessaire de ne pas trop en dire, de se taire un moment pour mieux savourer l'instant et surtout pour mieux partager par la suite, plus subtilement, plus finement, avec plus de profondeur et de réflexion, et aussi plus de sentiments et de convictions.
    Réseaux sociaux ou pas, auparavant il y avait les lettres. Ces moyens de communication par distance interposée peuvent sublimer, enjoliver, tout comme déformer et amoindrir notre personnalité et l'image que l'on représente de nous même.
    Mais il est certain que dans n'importe quelles conditions (qui peuvent être intensifiées au sein des réseaux sociaux, certes) on se met un masque qui nous colle à la peau et nous poursuit, encore faut il le considérer et en avoir conscience.

    Quoi qu'il en soit, masque ou pas, l'échange et le partage sont primordiaux chez l'homme, et parfois quand on voit ce que les gens font avec les mots et les images on comprend qu'il y a toujours des choses à dire et à exprimer, sans quoi la vie serait bien chiante.

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  2. ( Et je recommande mon contenu sur Google :P).

    Je te remercie pour ces commentaires constructifs joli sourire rouge, sans ces conversations, qu'elles soient sur les bancs de la fac, ou à travers nos blogs, vidéos et photos, elles remplissent toujours coeur et âme.

    L'amour des mots est une passion commune, et le partage par leur intermédiaire est un cadeau inespéré. Si jamais un jour j'arrête d'écrire, de raconter ou de parler. Si j'arrête de rire, de voir, d'écouter, promets moi de me foutre des claques pour espérer mon retour aux sources. Les mots soignent les maux. De beaux discours, de beaux sourires, et même de jolis yeux remplissent nos besoins d'attention, captivent nos journées et nous rendent heureux.

    Puisqu'on n'a qu'une vie, racontons la.

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