lundi 14 mai 2012

"La nature est quand même bien faite. Elle a fait pousser les pommes en Normandie, parce que c'est là bas qu'ils boivent le plus de Cidre et de Calvas" [PhraseDuJour]. On en est presque à la question existentielle de l'oeuf et la poule....



Entre mes heures de travail, mes heures de sommeil, ma douche, mon copain, je trouve parfois un peu de temps pour trainer sur la toile. Et là, je suis tombée sur la nouvelle campagne du Mouv'. "Non, tout n'était pas mieux avant".
Et là ENFIN, j'ai pu voir quelque chose de positif sur notre nouvelle génération hybride du 21e siècle. Enfin, on ne nous parle pas de la montée du cancer, du Sida, ou pire, des radars en prolifération (un véritable fléau). Plus sérieusement, il fait bon d'entendre que notre génération, que le monde dans lequel nous, jeunes Y, nés 2.0, n'est pas bon à jeter. Enfin, par cette promotion, on ne se voit pas tous déjà au fond du trou, avec un recrudescence des suicides, une promo apocalyptique.

Parce que les discours actuels se mélangent entre mon père, les politiciens, les économistes, et les personnes âgées complètement nostalgique de leur vieux temps.
" Avant, on partait à la mer en vélo, le pack de bière dans les poches. On mettait 4 jours mais on était entre copains et qu'est ce qu'on riait. On n'avait ni contraintes, ni peur.
Avant, on pouvait faire l'amour sans protections. On était insouciants, et le Sida anonyme. On est de la génération post 68ards. On a vécu Woodstock et les Hippies. On était jeunes, mais inspirés. Les cigarettes coutaient 4 francs.
Avant, on roulait en voiture toute pourrie, sans contrôle technique. L'immobilier était à moindre prix, les étudiants limités et on travaillait avec un but au fond.
Avant, on partait jouer au football en Solex. On rentrait dans des piscines la nuit, on squattait les terrains vagues. On y passait la nuit sans entraves. Avant c'était bien, on n'avait rien, on aimait tout. Les poches étaient vides, alors nous allions rire.
Avant l'alcoolisme n'existait pas. Doctissimo non plus. On pouvait boire tous les weeks ends sans finir la tête dans une bassine. On tenait sur la longueur, sans nécessité de performance inutile. Avant l'Europe n'était que géographique. La Grèce était encore une destination de rêve. Avant, on n'entendait pas partout le mot "crise". Avant, les gens parlaient, discutaient. Ils n'utilisaient pas d'intermédiaire virtuel, ambassadeurs de l'hypocrisie et du superficiel. Avant, il faisait chaud en été, beau au printemps et il neigeait en hiver.
Avant, la vie était belle, les femmes aussi."

 Si l'on veut nous faire comprendre qu'on n'est pas nés au bon moment, c'est réussi. Comme si on l'avait choisi tiens. On n'a plus qu'à espérer que la réincarnation existe et que nous aussi, on a vécu Avant. La A majuscule est indispensable, au vu du piédestal sur lequel cette période prétendument mystique est mise.

Alors le Mouv', pour mon plus grand bonheur et réconfort, pour l'épanouissement et la tentative de "feeling all right" de tous les jeunes de mon âge (et mon Dieu qu'il y en a ! La fécondité n'a que très peu baissée finalement!), a décidé d'en finir avec La Nostalgie (La radio ET l'état d'esprit).

Les temps changent, les moeurs aussi. La vie est différente, mais elle n'en est pas moins belle. On a tendance à retenir que les meilleurs moments des aventures que l'on a traversé. Ainsi, ils ne se souviennent pas des discriminations horribles qui avaient lieu à l'époque. Qu'elles soient homme/femmes, ou entre hommes eux mêmes.
On oublie les dictatures, les épidémies, la crise de 29, les Empires, les vacances non autorisées, les 42 heures/semaine. Les travaux à la chaîne sans prise en considération du facteur humain.
On oublie les évolutions en matière de démocratie. On oublie la liberté de la presse et des radios. On oublie qu'aujourd'hui, tout le monde ou presque peut s'informer comme il le souhaite et réagir. On oublie qu'aujourd'hui on peut s'exprimer dans la majorité des pays.
On aime aujourd'hui avoir des enfants et les voir grandir. On aime la baisse de la mortalité. On aime savoir qu'on peut avorter, qu'on peut se protéger. On aime savoir que la Sécurité Sociale, en déficit ou pas est là pour nous.
Certes la valeur donnée aux choses à changé, certes les saisons ne sont plus telles qu'elles sont. Mais les hommes dans leur fort intérieur sont les mêmes. On a toujours des amis, on apprécie toujours les petits plaisirs aux quotidien. Certaines choses sont plus dures, mais tellement sont plus faciles.
 Aujourd'hui, nous sommes les propres maîtres de nos actes. Nous pouvons étudier, voyager. L'accessibilité est bien meilleure. Aujourd'hui, nous savons ce qu'il se passe autour de nous, et ce, pour encore mieux apprécier les années, plus nombreuses qu'Avant, qui s'offrent à nous.

Je suis un brin optimiste et presque Candide, je l'avoue.
Mais je pense que c'est ce que je dirais à mes petits enfants dans 50 ans. Pour glorifier ma génération. Et prouver qu'il a fait bon vivre en 2012. Au moins la plupart du temps.

"On ne se souvient que des bons moments.
" Non, tout n'était pas mieux avant"


1 commentaire:

  1. CQFD.
    Chacun se souviendra de son époque avec nostalgie, les souvenir les plus beaux sont ceux qu'on oublie pas. Mais à la manière d'un lieu qui nous paraissait immense quand on était petit et aujourd'hui a la taille d'une armoire, la vie c'est une Nostalgie continuelle, comme l'exprime si bien le changement d'époques de "Minuit à Paris" : les époques passées nous paraissent toujours plus belles.

    Peut-être parce que le présent nous accable, parfois, et que le futur nous effraie.

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