mardi 20 septembre 2011

Un jour, Rennes sera la capitale de la France. Mais pas demain, il y a soirée.

 [Image Censurée]


J'ai décidé de m'arrêter sur un phénomène important  là où je vis, dans la culture Bretonne, dans la civilisation française et plus globalement dans ma vie.


On entend, à raison, de ci et de là que la jeunesse, est l'avenir d'un pays. On pense, que les études sont la passe pour devenir quelqu'un, pour faire de grandes choses comme dirait l'autre. Certes, il y a la crise qui s'en mêle et qui rend cette hypothèse de moins en moins vérifiable, mais là n'est pas la question, donc passons.
Si, on considère donc, que le simple fait de faire des études supérieures, et donc, par la force des choses de faire fonctionner son cerveau, voue à la réussite, à la richesse, au prestige, alors la ville de Rennes fait partie des plus grands pôles espoirs de la succession française.
En effet; si l'on compte les 3 grandes Universités, les grandes écoles, les BTS, DUT, Prépas, IEP, et j'en passe, le nombre d'étudiants dépasse le nombre d'habitants (si l'on considère que les étudiants ne sont pas résidents). Les gens qui viennent l'été chez les Bretons en témoigneront, les côtes sont plus fréquentées que la capitale. Que ne seront-ils pas surpris, mis septembre de voir foule dans le métro, sur les terrasses et idéologiquement dans les bibliothèques et musées. A Rennes l'hiver, la moyenne d'âge est de 22 ans. La plupart des habitants vivent des bourses de l'état et/où d'un job étudiant qui met du beurre dans les épinards. A Rennes, les job habituellement occupés par des véritables travailleurs sont déclinés en plusieurs petits postes pour les étudiants.
A Rennes, on entend plus parler de BU que de PIB.
A Rennes, la période estivale dure 4 mois.
A Rennes, l'air est morose début septembre et fin avril.
Rennes, c'est une parenthèse du monde réel.

Selon ces descriptions réelles, mais un poil utopique (déclinées en mode stakhanovisme du livre), on pourrait donc réellement se dire, que Rennes est le berceau de nos futurs PDG, dirigeants, commerciaux, publicistes, ingénieurs, médecins, chimistes, physiciens, sociologues, artistes, cinéastes, traducteurs, éditeurs, communicants, médiateurs, conservateurs, designeurs, interprètes, géographes, professeurs et j'en passe.
Certes, comme dans toutes les villes proposant un minimum de formations Post-Bac, certains jeunes en sortiront diplômés, intelligents, formés et prêts à l'emploi.
Mais Rennes a aussi une autre caractéristique. La dégénérescence. La fête. C'est la ville aux 2 bars par habitant.
Je vais donner un exemple. Prenez 40 jeunes, entre 18 et 25 ans. Mettez les ensemble, pendant 7 mois. Mélangez. Laissez reposer. On obtient un beau bordel. Multipliez le résultat obtenu par 1000. On obtient une foule incandescente de personnes en folie. Les étudiants rennais sont plus connus pour fêter leur situation fiscale médiocre que pour chercher à l'améliorer.
Il ne faut pas se leurrer, qui n'a jamais entendu parler de la rue de la Soif ? Qui n'a jamais répondu à un jeune avouant faire ses études à Rennes "Ah, bah ça doit y aller dur la fête". Qui n'a jamais pensé que la carrière la plus envisageable pour cette trainée de jeunes en plein débandade sur place publique était alcoolique ou SDF (ou les 2).?
Il est vrai que cette image nous colle à la peau et est, assez difficile à démentir. A vrai dire, il est possible de sortir ET de faire la fête. Tout est une question d'organisation, de périodes, de cycles et surtout de volonté.

Je n'essaierais pas de prouver que tous les rennais sont ambitieux professionnellement. Je ne prétendrais pas non plus que les soirées du jeudi sont un mythe. Seulement, de la bouche d'une étudiante de 2e année: La conciliation est possible ! Oui oui, malgré les oublis répétés, avec l'entrainement, le cerveau commence à développer une nouvelle technique de stockage d'information hermétique et résistante à l'alcool.

Etre étudiant est un véritable paradoxe. En effet, on ne cesse de nous répéter qu'il s'agit là de nos plus belles années, qu'on est là pour tout tester, pour en profiter à n'en plus finir. A coté de cela, on nous dit aussi qu'on prépare toute notre vie et que notre réussite future dépend de ce qu'on fait actuellement. Pour cela on nous ressasse que 3 ans ne sont rien, qu'on profitera après. WTF ??. Personnellement je suis perdue. Entre les pulsions festives et les états d'âmes. Entre mon ambition et mes 19 ans. Entre mon cerveau et mon foie. Entre ma passion et ma sociabilité. Entre ce que j'aime et ce que j'adore. Entre la communication théorique et la communication pratique. Entre les profs et les mecs bourrés. Entre mes classeurs et mes bouteilles...

La conclusion que j'en ai tiré est de sortir raisonnablement (mais dans ces cas là, de manière totalement irraisonnée), une fois par semaine, pour ne pas louper ce qu'on peut appeler, LE jeudi soir Rennais.
Je n'ai encore jamais connu d'endroit plus ouvert, plus fun, et plus sociabilisateur que les rues du Centre ville de Rennes la nuit du jeudi au vendredi. Là bas, on oublie que boire sur la voie publique est interdit, on oublie qu'on ne doit pas parler aux inconnus, on oublie qu'on est étudiant et qu'on a cours le lendemain, on oublie que la rue n'est pas un urinoir géant, on oublie les moeurs et les coutumes de la vie en société. Rennes le jeudi soir à ses propres lois, ses propres règles. C'est pire que tout. Mieux que tout aussi. C'est la liberté, c'est la société, c'est la vie en communauté. On entasse et accumule des connaissances toute la semaine pour les mettre de côté le jeudi.
Rennes sans ses soirées étudiantes, c'est comme Sarko sans ses talonnettes, c'est petit, invisible, et banal. A l'échelle de l'humanité il faut le dire, nous sommes un grain de sable sur les plages Brésiliennes. On se croit grand, forts, à grande renommée. On s'imagine futurs riches, et seuls au monde alors qu'en vérité nous ne sommes plein dans le même cas. Pour avoir une quelconque reconnaissance et notoriété, pour se différencier, on crie haut et fort qu'on est là. Qui sait, peut être qu'on nous entend jusqu'à Paris !

Quand on y réfléchit, être étudiant c'est la règle des trois B : Boire, Baiser, Bosser.
Pour oublier cette fatalité, pour oublier qu'on est fauchés et pour oublier qu'à Noël il y a partiels, on trinque, à nous et à notre cirrhose. Vivement jeudi !


And Cheers !

2 commentaires:

  1. Noémie j'aime ta philosophie : "A vrai dire, il est possible de sortir ET de faire la fête" ...... A ouai ! Quand même.... =)

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  2. Oui en fait au départ je m'étais plantée, et puis je me suis dit que c'était plus drôle comme ça finalement. Alors j'ai laissé :)

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