lundi 18 novembre 2013

On dit que la neige dans le Nord, permet de garder un peu de lumière dans l'hiver obscure. Quand elle ne se présente pas, il vous suffit de trouver votre propre lumière, et de ne pas attendre pour être heureux. Comme on est chanceux ici, Noël est en plein hiver, une excuse pour sortir les guirlandes électriques.




Ces derniers jours dans l'Europe du Nord, on ressent que la période change. Alors que les décorations d'Halloween ont mis du temps à apparaître avant le 31 Octobre, on ressent, depuis le 12 novembre que Noël est proche. Si je critiquais toujours le fait qu'en France, on reçoive les catalogues de jouets dès la fin Octobre, ici, c'est en fait plutôt féérique de voir les villes illuminées, les magasins décorés, les offres promotionnelles et les jolis emballages cadeaux, quand on est née en novembre. Certains racontent que le Nord est connu pour Noël et tire tout son charme de ce moment magique qui nous refait tomber en enfance. Ils savent correctement tirer à profit cette popularité et la ville déjà plutôt jolie se transforme progressivement en palais du Père Noël géant. Si j'ai les moyens de me déplacer dans les alentours de Kiruna, cette belle du Nord qui n'a d'intérêt réel qu'en hiver selon les touristes, je vous assure que je me vêtirais d'une guirlande en guise d'écharpe. Mon Dieu que j'aime Noël. Ses senteurs de cannelle dans les rues d'Uppsala, la ville illuminée qui permet à la population de profiter des lumières multicolores alors que le soleil est déjà parti se coucher au milieu de l'après midi... Le décor s'installe progressivement, la patinoire extérieure et les pistes de ski artificielles, dans le plat suédois s'imposent petit à petit dans le paysage urbain. Les gants, les chaussettes et les écharpes sont là pour colorer les corps des habitants qui se plongent dans la tristesse, en manque de lumière. Maintenant, on attend la neige. Cette belle blanche qui vêtit la ville, les arbres et les rivières d'un grand manteau reflétant de la lumière dans l'obscurité du grand Nord. On nous dit que cet hiver sera froid. Alors on attend, se prépare et achète des bougies pour réchauffer sa chambre. 

En attendant d'avoir trop froid, on en profite pour vivre enfin, la croisière qu'on a réservée depuis le début de notre séjour. Direction Tallinn, Saint Pétersbourg et Helsinki. Cap sur les Baltes, la Russie occidentale et le pays du design et du Père Noël. Cap sur des pays dans lesquels on ne serait pas allé depuis la France. On monte dans le bateau, profite des soirées qui ne s'arrêtent jamais et puis on arrive dans des environnements complètement éblouissants qu'on n'aurait jamais pu rêver auparavant. Si Tallinn est petite et méconnue, elle est surtout pleine de vie, de charme et d'histoire. La plus nordique des Baltes, tout récemment membre de l'Union Monétaire européenne, a plus à offrir que n'importe quel autre endroit. Ne pas se fier à sa petite taille, ni à sa méconnaissance, la capitale Estonienne nous ramène au temps des chevaliers de par son architecture tout en nous offrant une modernité à couper le souffle dans sa manière de vivre. Une découverte fabuleuse de mélange de styles et d'époques, hébergeur d'un bar ou les cocktails sont servis dans des erlenmeyers et tubes à essais et où la barman est habillé tel un chimiste. Après avoir goûté la bière au miel, profité du weekend à l’estonienne et mangé du hareng servi comme à l'époque médiévale, on remonte dans le bateau et cap sur la Russie.









Après avoir patienté 2 bonnes heures à la douane pour avoir son petit tampon sur le passeport, on arrive enfin dans la ville la plus européenne de Russie. On vit un véritable choc culturel, dans le bon sens du terme, et réalise qu'on ne peut pas rester chez nous pendant les 60 prochaines années. La planète offre de telles merveilles à voir que même mon appareil photo en est resté bouche béate. Saint-Pétersbourg est un mélange des genres qui, pour une fille comme moi jamais sortie de l'Europe auparavant, est simplement bluffant dans sa logique. Si l'on trouve dans la même ville une cathédrale orthodoxe à la Russe (merveille du monde, allez la voir!), et une rue aux dimensions absolument parfaites qui nous rappelle le quadrillage en damier des Etats-Unis, on ne peut pas s'empêcher de penser que cette ville est tout ce qu'il y a de plus beau. Entre les cafés et restaurants très occidentalisés et victimes de la globalisation, et les folks shows à la russe dans des théâtres resplendissants, on ne sait plus ou donner de la tête. Si Saint-Pétersbourg est connu pour le nombre de palaces qu'elle offre à voir, on ne peut comprendre la légitimité de cette réputation qu'en franchissant les portes du palais d'Hiver. Une merveille à l'état pur, transformée en musée, légitiment classée 2è mondiale dans ses collections et sa variété. Après en avoir pris plein les yeux, testé les spécialités russes, essayé des chapkas, profiter de la ville qui ne dors jamais, s'être pris pour des VIP en limousine et croisé une centaine de matryoshkas, on retourne dans le bateau, et cap sur la capitale Finlandaise.






Discrète, remarquable, artistique et accueillante, Helsinki m'a époustouflée. Qu'elle soit entourée de ports et donne sur la mer Baltique ne la rende que plus magnifique, mais son style de vie, son architecture, sa population... J'ai du mal à expliquer ce qui m'a tant plus dans cette ville, qu'on visitait le jour de mes 21 ans. Bien que les températures soient loin d'être optimales, le soleil était au rendez vous et nous offrait à voir une ville plus belle que nature. Obsédés par le design et les fêtes de Noël, l'association des deux majeures culturelles nous proposent des statues habillées en rouge, des sapins décorés, des guirlandes lumineuses dans tous les coins de rues, toutes les enseignes de magasins et dans l'intégralité des restaurants. Helsinki la lumineuse, voilà comment j'ai envie de l'appeler. Malgré sa nuit précoce et son froid glaciale, la chaleur dégagée par ses habitants et sa culture nous donne envie d'y rester un peu plus longtemps, à déguster un chocolat chaud sur le toit d'un hôtel nous offrant une vue panoramique sur tout la ville. Helsinki, je reviendrais.



Après avoir eu la capacité de profiter de ces moments, après avoir commencé ses 21 ans en Russie, les continuer en Finlande et les achever quelque part, dans la mer Baltique en direction de Stockholm, on ne peut plus avoir de certitudes sur nos volontés, on ne peut plus attendre d'être heureux. Le bonheur se provoque et va se chercher. Savoir apprécier la beauté des lieux qu'on nous a offert à voir nous permet d'avoir un regard différent sur le monde. Il est inutile de supposer qu'on est au bon endroit, le mieux est de pouvoir aller le vérifier...

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